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Dès septembre à la Clinique médicale l'Actuel
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) consiste à prendre des traitements antirétroviraux dans un but préventif.
Ces traitements empêchent le VIH d'infecter l’organisme, en bloquant son cycle de réplication. Ainsi, des personnes très exposées au risque d'infection par le VIH peuvent prendre ce traitement à la demande avant d’avoir des relations sexuelles, pour éviter de contracter le virus.
Les plus récentes études ont montré que la PrEP diminue de 92 % le risque d'infection par le VIH.
La PrEP s’avère donc un mode de prévention particulièrement efficace, qui vient s’ajouter aux stratégies déjà en vigueur, qui sont l'utilisation du condom et le dépistage régulier.
Il s’agit d’une avancée majeure vers une approche globale en prévention qui permet de limiter les risques d’infection en fonction du niveau de risque.
À la Clinique médicale l’Actuel, nous prescrivons la PrEP depuis 2011.
Néanmoins, la PrEP est peu ou mal connue et n’est pas encore suffisamment utilisée. Il est donc important d’informer les communautés les plus à risque de cette nouvelle stratégie de prévention, des bénéfices qu’elle présente et de la rendre disponible le plus possible.
C’est pourquoi nous avons décidé d’ouvrir des cliniques de PrEP.
L’infection au VIH demeure très préoccupante dans la communauté gaie. Le nombre de nouveaux diagnostics a augmenté de 17 % entre 2009 et 2013. Parmi les hommes, les trois quarts (76,4 %) des nouveaux diagnostics sont des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). De plus, la tendance des nouveaux diagnostics montre une hausse chez les jeunes HARSAH âgés de moins de 35 ans.
La PrEP s’adresse aux personnes séronégatives. Avant de commencer la PrEP il faut donc passer un test de dépistage du VIH pour connaître le statut sérologique. De plus, il faut s’assurer de l’état de santé de la personne, effectuer un bilan sanguin pour vérifier, notamment, que les reins et le foie fonctionnent bien et dépister les autres infections transmissibles sexuellement (ITS).
Le traitement utilisé pour la PrEP est le Truvada. Il a fait ses preuves depuis 2004 pour traiter les personnes vivant avec le VIH. Il peut avoir des effets secondaires bénins comme des douleurs d'estomac, une perte de poids ou des maux de tête, surtout au début du traitement. Il faut donc donner un encadrement médical et un suivi adéquats aux personnes qui prennent la PrEP.
Il s’agit de réserver des plages horaires spécifiques à la PrEP pour recevoir des personnes qui souhaitent la prendre ou qui se questionnent à ce sujet.
Il est important de bien évaluer si la PrEP est indiquée dans chaque cas : peser le pour et le contre entre les effets secondaires potentiels de prendre un médicament tous les jours et le risque de contracter le VIH.
Toutes les personnes qui auront pris rendez-vous dans une clinique de PrEP à l’Actuel rencontreront le médecin et l’infirmière qui prendront le temps nécessaire pour évaluer les risques de chacun et la possibilité de prescrire la PrEP, expliquer la PrEP et son utilisation (continue ou intermittente), répondre à toutes les questions.
Tous les médecins et le personnel infirmier de la clinique sont engagés dans ce projet. Nous avons développé un protocole de suivi des personnes sous PrEP qui consiste en un bilan sanguin et des tests de dépistage des ITS tous les trois mois, et de l'évaluation de l'adhérence au traitement — le bonne observance du traitement.
Ce suivi étroit amène un counseling fréquent qui permet d’inviter les patients à encourager leurs partenaires à se faire dépister; de leur rappeler que la PrEP ne fonctionne pas à 100 % et qu’il est préférable de la combiner avec d’autres moyens de protection, comme l'utilisation du condom. La PrEP ne protège pas contre les autres ITS.
Il est possible de rendre accessible de façon efficace, et au plus grand nombre de personnes, une réelle prévention combinée qui comprend le dépistage régulier, la PrEP, la PPE (prophylaxie post-exposition) et la promotion de comportements sécuritaires.
À l’Actuel, nous sommes convaincus que la mise en œuvre de ces stratégies de prévention intégrées permettra d’éradiquer le VIH d’ici 5 à 10 ans.