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Par CATIE — La source canadienne de renseignements sur le VIH et l'hépatite C
> Transmise par voie sexuelle, la bactérie Mycoplasma genitalium (MG) peut causer de l'inflammation dans les voies urinaires et génitales de l'homme et de la femme. Ce microbe serait aussi à l'origine d'autres problèmes, dont certains cas d'arthrite et la maladie inflammatoire pelvienne et l'infertilité chez la femme.
La bactérie MG semble se propager par les relations sexuelles anales ou vaginales non protégées, car on peut la déceler dans les échantillons de liquide provenant du pénis, du rectum et du vagin. Jusqu'à présent, on n'a pas détecté la bactérie dans les échantillons de liquide de la gorge.
Comme les autres infections transmissibles sexuellement ou ITS, la bactérie MG cause de l'inflammation dans les tissus délicats des organes génitaux. Ce genre d'inflammation rend ceux-ci plus vulnérables à l'infection par d'autres ITS, y compris le VIH.
Dans les pays à revenu élevé, les taux globaux d'infection à MG semblent faibles, soit de 1 % à 3 %. Il n'empêche que plusieurs études ont permis de constater que les taux de MG avaient tendance à être plus élevés parmi les personnes soignées pour les ITS.
Le terme urétrite désigne une inflammation de l'urètre, soit le tube qui achemine l'urine vers l'extérieur du corps. La chlamydia et la gonorrhée sont des causes courantes de l'urétrite. Dans certains cas, cependant, les analyses d'urine et d'autres liquides ne permettent pas de déterminer la cause de l'urétrite. Lorsque cela arrive, et selon l'ampleur de la détresse causée par les symptômes, certains médecins choisissent de traiter leurs patients en présumant un diagnostic d'urétrite causée par la bactérie MG et/ou d'autres ITS. Chez la femme, l'infection à MG peut causer de l'inflammation dans l'urètre et le col de l'utérus (cervicite) et probablement dans l'utérus et les trompes de Fallope aussi.
Chez l'homme, l'urétrite peut provoquer l'un ou plusieurs des symptômes suivants :
Chez la femme, la cervicite et l'urétrite peuvent causer l'un ou plusieurs des symptômes suivants :
La bactérie MG est difficile à faire croître dans une culture de laboratoire. Par conséquent, de nombreux patients atteints de l'infection à MG reçoivent un résultat faussement négatif au test de dépistage. Certains laboratoires utilisent des épreuves spécialisées qui permettent de multiplier et de détecter ensuite le matériel génétique ou ADN de la bactérie MG. On appelle ces épreuves des tests d'amplification des acides nucléiques (TAAN).
Les régimes thérapeutiques visant l'infection à MG varient selon la région ou le centre médical ou encore selon la gravité de la maladie. Lors des essais cliniques ayant comparé les antibiotiques azithromycine et doxycycline, l'azithromycine a permis de guérir plus de patients. Soulignons toutefois que les essais en question ont eu lieu il y a plusieurs années, et il est possible que la bactérie ait acquis plus de tolérance voire une résistance à l'azithroymcine depuis ce temps-là. En se fondant sur les rapports publiés et les essais cliniques, les médecins peuvent envisager de prescrire au moins deux régimes d'azithromycine, soit les suivants :
Malheureusement, aucun essai clinique n'a été mené pour comparer ces deux régimes, alors les médecins ne peuvent être certains si l'un est meilleur que l'autre.
Il existe aussi une formulation à libération prolongée de l'azithromycine qui contient 2 grammes du médicament (elle est vendue sous le nom de Zmax SR par la compagnie Pfizer). Il n'existe toutefois pas de données publiées concernant l'efficacité de cette dose contre l'infection à MG.
De plus en plus de rapports font état de l'échec du traitement à l'azithromycine lorsqu'une seule dose de 1 gramme est utilisée contre l'infection à MG. Dans de tels cas, certains experts des ITS recommandent l'utilisation d'un autre antibiotique appelée moxifloxacine (Avelox) à raison de 400 mg une fois par jour pendant sept à dix jours.
Il est toutefois important de signaler que des cas de MG résistant à la fois à l'azithromycine et à la moxifloxacine ont été documentés.
Nous tenons à remercier Marc Steben, MD, de l'Institut national de santé publique du Québec pour sa collaboration précieuse à la préparation de ce bulletin. <
Source : CATIE — Pour les références, cliquez ici