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Article de Josianne Desjardins, paru sur http://www.faubourgvillemarie.ca/
«« Par son look moderne et moins « médicalisé », la nouvelle clinique du Dr Réjean Thomas, l'Actuel sur rue, s'offre comme alternative pour ceux qui ne veulent pas se présenter dans les cliniques ou les hôpitaux pour faire un test de dépistage du VIH et des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).
Ouverte depuis un peu plus d'un mois au cœur du Village sur la rue Sainte-Catherine Est, l'Actuel sur rue s'ajoute aux deux autres cliniques fondées par le médecin : l'Actuel et la Clinique A.
Cependant, elle a pour but de rejoindre ceux qui éprouvent une réticence à fréquenter les établissements de santé traditionnels. C'est pourquoi Dr Thomas voulait que cette clinique soit « sur la rue comme un magasin ». « La communauté gaie est touchée par le problème du VIH. Il faut continuer d'en parler ».
Le médecin rappelle que près de 25 % des gens atteints du VIH ne le savent pas.
À l'Actuel sur rue, une infirmière et deux intervenants sociaux sont sur place en tout temps pour répondre aux questions des gens.
Dans la salle d'accueil, des Ipad et des ordinateurs sont à la disposition des patients. Ensuite, ils passent en consultation pour faire des tests de dépistage gratuits et peuvent recevoir des vaccins pour les hépatites.
Il s'agirait d'ailleurs d'un concept unique au Canada. « C'est différent, l'ambiance est moins froide et stressante. Ceux qui sont gênés d’entrer se sentent à l’aise finalement », se réjouit Dr Thomas.
Ensuite, si un patient a besoin de rencontrer un médecin, le personnel de la l'Actuel sur rue peut prévoir un rendez-vous dans l'une des deux autres cliniques.
Urgence
La clinique a déjà reçu la visite de plusieurs patients en « urgence » qui craignaient d'avoir été exposés à un virus, notamment parce que « le condom avait déchiré », indique Dr Thomas.
« Ils viennent ici parce qu'ils savent qu'ils vont être vus rapidement. Nous avons des heures flexibles. Ils ne veulent pas passer des heures à l'urgence », soutient-il.
Dans d'autres cas, ce sont plutôt des patients qui ont complètement arrêté leur suivi médical ou leur trithérapie et dont l'état s'est détérioré. « Ce n'est pas toujours évident de se prendre un rendez-vous à l'hôpital. Parfois, ils ont l'impression d'être perdus dans le système », souligne-t-il.
Pas de campagne de prévention
Le ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé à la fin du mois de juillet qu'il ne produisait pas de campagne de sensibilisation et de prévention sur les ITSS cette année. Une décision que s'explique mal Dr Thomas.
« Les gens ont besoin d’éducation. Il vaut mieux prévenir que guérir. C’est décevant d’abandonner cette seule campagne annuelle. Elle coûte moins d’un million de dollars », se désole le médecin.
Le ministère a d'ailleurs évoqué des raisons budgétaires pour justifier cette décision.
« Pour eux, c’est comme si le problème était réglé, alors que c’est complètement le contraire », poursuit-il.
Les plus récentes données compilées par la clinique l'Actuel indiquent que 34 % des nouveaux séropositifs étaient âgés de 30 ans et moins en 2011, comparativement à 20 % l'année précédente. »»
Publié le 6 Septembre 2012
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